La Côte d’ivoire avec une prévalence VIH de 2,39% (EPP Spectrum, 2020) dans la population générale est l’un des pays les plus affectés de l’Afrique de l’Ouest. Le nombre de personnes vivant avec le VIH a été estimé à 428 827 PVVIH dont 31 663 enfants de 0 – 14 ans, 261 242 femmes et 135 921 hommes (Estimation Spectrum 2020). Cette prévalence est plus élevée au sein des populations clés. En effet, une étude de triangulation réalisée en 2013 a montré que la prévalence varie de 25 à 30% chez les travailleurs du sexe (TS) et de 15 à 20% chez les MSM[1]. Par ailleurs, des études bio-comportementale sur le VIH ont montré des prévalences de 11%[2] chez les TS et de 18%[3] chez les MSM. Face à cette situation, les efforts du Gouvernement de Côte d’Ivoire et des partenaires au développement s’intensifient pour réduire la prévalence du VIH au sein des populations clés, les mettant désormais au centre de la riposte contre l’épidémie du VIH/sida.
FHI 360 bénéficie d’un financement du PEPFAR à travers l’USAID pour la mise en œuvre du projet Epic. L’un des axes d’intervention dans la mise en œuvre de ce projet est de mener des activités de plaidoyer ayant pour objectif de lever les barrières structurelles empêchant les populations clés de bénéficier des services de santé et des services sociaux.
En effet, après plusieurs années d’activités communautaires de prise en charge, d’accompagnement et de suivi faites par plusieurs associations de lutte contre le VIH parmi les populations hautement vulnérables, il en ressort que, cette frange de la population est régulièrement victime de stigmatisation, de discrimination, de violences basées sur le Genre, et de violations des Droits de l’Homme dans l’accès aux services de santé et aux services sociaux. Tout cela constitue alors un obstacle important dans la lutte contre le VIH, sachant que l’objectif fixé par ONUSIDA, et poursuivi par l’Etat de Côte d’Ivoire à travers le Programme National de lutte contre le sida (PNLS), à savoir l’éradication du VIH/sida d’ici 2030.
C’est dans le but de lutter contre ces barrières que les ONGs ALTERNATIVE CI et DEKOTI, à l’occasion de la mise en œuvre du projet EPIC CI, ont été coptées. Il s’agit donc pour ces deux associations de mener des activités de plaidoyer et de renforcements de capacités avec les principaux acteurs de la prise en charge tels que, le corps médical, les services sociaux et juridiques, les hommes en tenue, les leaders communautaires et religieux en incluant les hommes de médias.
En effet, plusieurs activités ont déjà été menées notamment deux ateliers qui ont permis d’identification et de former 25 points focaux VBG du ministère de la Défense, du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité ainsi que les leaders communautaires (ARSIP).Un atelier de planification avec le REPMASCI a été initié pour la mise en œuvre d’une campagne de sensibilisation communautaire via la radio et la télé et sur les réseaux sociaux afin de sensibiliser sur les VBG, les Droits de l’Homme, la stigmatisation et la discrimination à l’endroit des populations clés.
Au sortir de ces ateliers, plusieurs recommandations pertinentes ont été faites par les participants. Il s’agit entre autres de former ou renforcer les capacités de la haute hiérarchie de la police, de la gendarmerie et des patrons de presse (presse écrite et en ligne) pour une plus grande implication dans les activités de lutte contre les VBG et les violations des Droits de l’Homme en lien avec les populations clés.
C’est dans cette optique qu’ALTERNATIVE CI et l’ONG DEKOTI en collaboration avec le REPMASCI ont organisé le vendredi 20 août 2021 une table ronde de discussion avec la haute hiérarchie des ministères de la défense, de l’intérieur et de la sécurité, les patrons de presses (presse écrite et en ligne), les partenaires de mise en œuvre du projet EPIC CI sur les Droits de l’Homme, la stigmatisation, la discrimination et les VBG à l’endroit des populations clés.